Ecoute de soi écoute de l'autre, un seul et même mouvement

C’est lors d’un de mes récents stages que j’ai fait la connaissance de Maria. Elle m’a raconté comme elle est convaincue de devoir se donner à fond pour les autres, quelles que soient les circonstances. Elle a appris ce fonctionnement depuis toute petite : être là pour ses proches, sa famille, ses enfants, ne jamais se plaindre. Maintenant encore, alors qu’elle se sent épuisée, elle n’arrive pas à faire autrement : chaque fois qu’elle est face à une demande, même si l’envie monte en elle de dire non, elle ne le fait pas, par peur de rejeter l’autre et de se sentir coupable.

Le témoignage de Maria m’a touchée à bien des égards.

D’abord, son fonctionnement m’est familier car il a été le mien pendant bien longtemps. De nombreuses personnes, parfois à la limite de l’épuisement ou de la dépression, m’ont confié leur désarroi dans des situations semblables.

Je suis également touchée de constater que nous sommes parfois prêts à nous sacrifier par crainte d’être rejetés ou taxés d’égoïsme.

Enfin, je suis touchée par l’impact que ces fonctionnements et les croyances qui les sous-tendent ont sur nous (épuisement, mal-être, etc.) et ainsi sur nos relations avec les autres.

Pendant le stage, Maria a décidé de recevoir de l’écoute afin d’explorer ce qui se passe en elle, remonter à la vraie source de ce fonctionnement et trouver une alternative.

Soutenue par une écoute bienveillante, elle s’est mis en chemin vers elle-même et a découvert l’urgence de s’écouter pour mieux prendre soin d’elle-même.

Elle s’est aussi rendu compte qu’il n’y avait aucune contradiction entre prendre soin de soi et prendre soin de l’autre. Bien au contraire, ignorer systématiquement son propre épuisement pour continuer à s’occuper de l’autre a un prix car nous fonctionnons alors sur le mode du sacrifice et la relation en souffre automatiquement.

L’expérience m’a montré que l’écoute de soi apporte une détente intérieure et une bienveillance envers soi-même qui seules permettent une relation détendue et bienveillante à l’autre.
 
Qu’en est-il pour vous ? Vous arrive-t-il de vous écouter vraiment ? Avez-vous parfois envie d’être écouté par quelqu’un qui soit là uniquement pour vous – sans attentes, sans jugement, sans conseils, sans solutions toutes cuites ?
 

Le chemin le plus long commence toujours par le premier pas.

En guise d’inspiration, en voici trois. Ils sont très simples mais vous aideront peut-être à vous écouter plus en profondeur :

1.    Prendre le temps de respirer, sans rien forcer mais en y mettant toute son attention. Respirer ainsi – en pleine conscience – nous permet d’entrer en contact avec notre corps et par là-même avec le moment présent. Essayez de prendre tous les jours cinq minutes pour vous relier à votre respiration.

2.    Se relier à ce qui est vivant en soi (émotions et sensations) et accueillir ce qui est là – sans jugement, sans ambition, sans essayer de changer quoi que ce soit. Souhaiter la bienvenue à l’émotion, la sensation corporelle qui se manifestent.

3.    Se rendre compte du flot continu des pensées. Le mental ressemble un peu à une radio qui n’aurait plus de touche d’arrêt. Au lieu de croire tout ce que nous disent nos pensées – et de nous identifier à elles –, nous pouvons essayer de les observer comme si elles passaient sur un écran vidéo.

Ces trois petits pas n’ont l’air de rien, mais ils peuvent nous apporter une bouffée d’air frais et nous entrouvrir des espaces de légèreté où nous poser en toute sérénité.

Puisse le quotidien vous apporter légèreté et inspiration dans votre relation à vous-même ainsi qu’avec vos proches, vos amis et vos collègues !